Des Zèbres pas assez tueurs: les raisons d'un manque criant de réalisme
Charleroi se crée des occasions mais manque de lucidité en zone de finition.
- Publié le 05-03-2019 à 18h48
- Mis à jour le 06-03-2019 à 08h01
Charleroi se crée des occasions mais manque de lucidité en zone de finition. C’est un sentiment bizarre qui planait sur le Mambourg, samedi soir, après le partage contre le Racing Genk (1-1). Dans des temps normaux, un tel résultat face à l’équipe qui propose le meilleur football de notre compétition depuis des semaines et caracole en tête du classement, aurait été bien accueilli.
Mais ici, ce score de parité entérinait les derniers espoirs carolos de participer aux playoffs 1. Voilà pourquoi Felice Mazzù tirait un peu la tête après les débats. Mais ce n’était pas la seule raison. Car comme contre Ostende ou Waasland Beveren, les Hennuyers ont eu les possibilités de prendre les trois points.
"En première mi-temps, nous avons eu deux occasions énormes et quand je dis énormes, je pèse mes mots, expliquait l’entraîneur du Sporting. Et je pense que c’est, aujourd’hui, là que le bât blesse… On a beaucoup pointé la défense du doigt cette saison - et c’est vrai que nous sommes moins performants défensivement - mais nous le sommes aussi moins offensivement… Sur la deuxième mi-temps, nous avons aussi eu des occasions, et assez que pour mettre un deuxième but et prendre les trois points face à cette équipe de Genk qui est la plus belle du championnat."
Et c’est vrai que les Zèbres ne possèdent pas, ou plus, cet instinct de tueur. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un petit coup d’oeil aux dernières statistiques du Sporting.
Contre Genk, les Carolos ont tenté dix-sept fois leur chance au but pour seulement quatre envois cadrés. Lors du dernier revers à Saint-Trond (3-1), les hommes de Mazzù ont cadré cinq de leurs treize tentatives. Et lors du partage à domicile contre Ostende (1-1), les Hennuyers affichaient la statistique folle de vingt-et-un tirs pour quatre cadrés. La seule fois, ces dernières semaines, où les Carolos ont réussi à rendre une copie plus propre dans ce domaine : onze tirs pour sept cadrés, ils ont gagné leur match (1-2 à Courtrai).
Du côté des joueurs , ce manque de réalisme ne passe pas inaperçu.
"Contre Genk, nous avons eu des occasions, analysait Gabriele Angella. Lorsque vous en avez tant face au leader du championnat, vous devez les concrétiser et remporter le match."
Des propos corroborés par le capitaine du Sporting, Javier Martos : "Nous n’avons peut-être pas été assez déterminants, sur certaines occasions, mais je suis sûr que cela va venir, il faut continuer dans cette voie-là. Dans chaque match, il y a des moments plus difficiles et des moments plus faciles. On a essayé d’être performants, à chaque situation qui nous était favorable, avec la maturité nécessaire. Si nous n’avons pu marquer ce second but, nous avons, au moins, retrouvé notre niveau."
Ce qui ne sera pas suffisant pour remporter les playoffs 2 si le réalisme offensif ne suit pas…
Les raisons de ce manque de réalisme
L’ombre de Cristian Benavente
Le départ de Cristian Benavente en fin de mercato hivernal a fait du bien aux finances de Charleroi mais a fait du mal au jeu offensif du Sporting. Avant de signer en Égypte, le Péruvien connaissait sa plus belle saison avec des stats (9 buts, 3 assists) très intéressantes qui avaient fait de lui le joueur le plus décisif de Charleroi. Son côté imprévisible aurait aidé les Zèbres lors de certains matchs. Son remplaçant, Morioka, possède un style différent et plus dépendant du collectif.
Un duo d’attaquants dans le dur
Même s’il a marqué contre Waasland Beveren et Saint-Trond en 2019, Victor Osimhen connaît une période moins faste depuis plusieurs semaines. Le fait de travailler énormément lui enlève un peu de lucidité quand il est devant le but. Adama Niane, qui a connu des graves problèmes familiaux en ce début d’année, ne semble pas prêt à dépasser son équipier pour le poste de n° 1 et reçoit donc peu de temps de jeu. Ce qui est aussi le cas de Perbet qui, lui, se montre réaliste.
Une deuxième ligne muette…
Cristophe Diandy, zéro but et aucun assist cette saison, Gaëtan Hendrickx, zéro but et aucun assist dans ce championnat, Marco Ilaimaharitra, zéro but et aucun assist depuis la reprise en janvier. On ne peut pas dire que dans l’équipe de Felice Mazzù le danger peut venir depuis la deuxième ligne. Ce qui ampute le Sporting d’une arme supplémentaire pour porter le danger face aux équipes adverses. Une arme nécessaire quand les attaquants ne trouvent pas de solutions.
Un manque de confiance…
La saison difficile que connaît Charleroi avec des résultats en dents de scie depuis l’été 2018 joue bien évidemment sur le moral et la confiance des joueurs. Ce qui se ressent parfois lors des matchs avec des gestes moins assurés et des prises de décisions moins claires. Pourtant, chaque semaine lors des entraînements, Felice Mazzù concocte des séances où ses joueurs ont la possibilité d’inscrire de nombreux buts et de travailler leur réalisme devant les buts…